Scout toujours
Guy de Larigaudie (1908 – 1940) est de la trempe des aventuriers. Routier-scout, écrivain et journaliste, il est un exemple pour tout homme en quête d’idéal.
Sa vie est irriguée par les valeurs scouts et sa promesse, prononcée en 1923, sera la boussole de sa vie. Si bien que l’image populaire de Guy de Larigaudie l’illustrera toujours en uniforme. Il a su faire sienne les valeurs inhérentes à la méthode de Baden-Powell, fondateur du scoutisme : service, effort, humilité, pureté, goût de l’aventure et joie : “Savoir sourire : quelle force ! Force d’apaisement,force de douceur,de calme, force de rayonnement.”
Jeune homme, il se demande s’il n’est pas appelé à être prêtre. Sa soif de radicalité et de don de soi explique sûrement ce questionnement.
Après une période de maladie, la montagne lui redonne le goût de vivre. Sa vocation est toute trouvée, il sera écrivain et aventurier.
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Le 24 décembre 1933 il prend son départ Routier. Il reçoit le flot rouge “couleur du sang versé et du dévouement, les deux seules choses dont il ne faut pas être économe”. Sept ans après, il fera don de sa vie pour son pays.
L’aventurier de la joie
Sylvain Tesson avant l’heure, il allie la plume et le sac à dos. S’il enchaîne les romans de jeunesse, il parcourt également les grands espaces. Ses voyages et ses textes font écho à la recherche d’infini de l’homme dans un monde fini. Éternel insatisfait qui aspire à une grandeur éternelle : “Je me suis promené à travers le monde comme dans un jardin clos de murs. (…) Pourtant les murs du jardin n’ont fait que reculer et je suis toujours en cage. Mais un jour viendra où je pourrai chanter mon chant d’amour et de joie. Toutes les barrières se briseront. Et je posséderai l’Infini.”
Sa vie durant, Guy de Larigaudie recherche la simplicité d’âme : “Deux choses sont nécessaires pour bien voyager : un smoking et un sac de couchage”. Être soi-même où qu’il soit, tutoyer les sommets et savoir dormir au bord des routes (Si tu peux rester digne en étant populaire, si tu peux rester peuple en conseillant les rois, (…) tu seras un homme mon fils, écrivait Rudyard Kipling).
Après l’Europe, c’est l’Australie pour le Jamboree. Il en revient avec un livre, Vingt scouts autour du monde. Ce sera ensuite son célèbre roman Le Tigre et sa panthère.
En 1935 il prend la mer sur le paquebot Normandie pour l’Amérique du nord. Il baroude entre les grandes villes et les grands espaces.
En 1937 il s’élance pour l’une des plus grandes aventures scouts du XXème siècle : le raid Paris-Saïgon ! Avec une vieille Ford d’occasion qu’il baptisera “Jeannette” il s’élance en compagnie de Roger Drapier. En sept mois, ils relient l’Europe à l’Indochine et font l’admiration de milliers de jeunes.
La route aux aventures écrit en 1938 relate cet exploit.
Chevalier de l’idéal
Écrivain-aventurier, toujours en service scout, Guy de Larigaudie a 32 ans en 1940. Cavalier, il sert au 11ème régiment de cuirassier où il demande à rejoindre un groupe de reconnaissance à cheval. Le 11 mai 1940, il tombe au champ d’honneur.
Il écrivait la veille à sa sœur Carmélite cette magnifique lettre :
« Ma Sœur
Me voici maintenant au grand baroud. Peut-être n’en reviendrai-je pas. J’avais de beaux rêves et de beaux projets, mais n’était la peine immense que cela va faire à ma pauvre maman et aux miens, j’exulterais de joie. J’avais tellement la nostalgie du ciel et voilà que la porte va bientôt s’ouvrir. Le sacrifice de ma vie n’est même pas un sacrifice, tant mon désir du ciel et de la possession de Dieu est vaste (…) Je suis dans une formation à cheval et suis heureux que ma dernière aventure soit à cheval. Je vous remercie, ma sœur, d’avoir tant prié pour moi et d’avoir si bien suivi pendant douze ans la marche parfois bien tâtonnante de mon âme (…)
Voulez-vous, lorsque vous apprendrez ma mort, écrire à ma maman pour la consoler. Vous lui direz qu’il ne faut pas qu’elle pleure. Je serai tellement heureux là-haut. Qu’elle pense que je suis parti pour une terre lointaine bien plus belle encore que les îles de corail, où je posséderai la lumière, toute la beauté, tout l’amour dont j’avais tellement, tellement soif (…) Il n’est plus maintenant que de courir joyeusement ma dernière aventure. »
— Guy de Larigaudie
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Etoile au grand large
Cet écrit sera repris dans la publication posthume de son livre Etoile au grand large. Son testament spirituel en quelque sorte.
Guy de Larigaudie apparaît comme le chevalier de la pureté, du don de soi et du dépassement : “Il faut faire de toute faute un rebondissement vers un plus grand amour.”
Joyeux compagnon de route, il doit devenir un guide dans notre vie d’homme, un grand frère sur la route de la vie ; “Nous créons de l’éternité en chacun de nos actes. C’est là notre pouvoir merveilleux d’homme. À chaque seconde nous bâtissons notre royaume.”
Plus qu’un grand homme, c’est un exemple pour tous !
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