Menteur un jour, menteur toujours
Cette habitude se prend souvent tôt… Avec la triche à l’école notamment. C’est mignon à l’école. Tout le monde le fait. Il y a même tout un art de la triche et le gars “stylé” de la cour de récré est celui qui a réussi à tricher sans se faire prendre.
Belle façon de voir les choses !
Pourtant, Rémi Fontaine nous interpelle : “il est des modes détestables que l’homme franc doit rejeter absolument, malgré la difficulté et parfois l’héroïsme qu’il y a à se singulariser pour ne pas faire comme tout le monde”.
Le copiage est la première forme flagrante du mensonge. Pour Georges Dumontet (mort en Indochine en 1953) : “C’est sur cette question du copiage que d’aucuns trouveront enfantine, que nous nous préparons à faire partie de cette élite d’hommes en qui l’on a confiance”.
Un homme vrai doit avoir en horreur le mensonge. Il n’y a pas de petit mensonge. Qui vole un œuf vole un bœuf. On ne peut se compromettre ainsi et jouer avec la notion de vérité.
“À force de tout voir on finit par tout supporter… À force de tout supporter on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer on finit par tout accepter… À force de tout accepter on finit par tout approuver !” prévient Saint Augustin.
Il est parfois si simple de mentir par peur de tout perdre. Perdre la face, perdre des “amis”, perdre l’image que l’on a de soi… Si le chemin de la franchise et de la vérité est souvent rude, il fera pourtant de toi un “gars sûr” ! Ce gars qui d’un seul regard, laisse entrevoir la véracité de ce qu’il dit, de ce qu’il est.
Ne pas mentir n’est pas tout dire
On ne te demande pas non plus de tout avouer sur la place publique et de te flageller pour tes fautes. Il y a des choses qui ne concernent que ta conscience et toi-même. Chaque croix à porter est unique.
Il y a également un discernement à avoir concernant ce qu’il est bon de dire ou de taire.
Un homme sensé connaît le poids des mots, les vérités lourdes à porter, l’impact psychologique de certaines informations sur certaines personnes. Il faut savoir s’adapter à son interlocuteur pour ne pas le blesser inutilement.
La vérité ressemble souvent plus à la flamme fragile d’une bougie qu’au projecteur éblouissant que l’on braque sur les autres. Hélie de Saint-Marc décrit si bien cette attitude à avoir pour parler vrai avec doigté : “Il ne faut pas s’installer dans sa vérité et vouloir l’asséner comme une certitude, mais savoir l’offrir en tremblant comme un mystère.”
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Sois vrai avec toi
La franchise avec les autres est une habitude à travailler. Il faut dompter cette tendance à mentir dans le but de plaire, par peur des conséquences ou de ne plus être apprécié. C’est aussi apprendre à être franc avec soi-même.
Accepte la réalité, la dure réalité. Mieux vaut prendre les coups en face plutôt que de louvoyer par peur ou déni.
Il est si facile de se leurrer au quotidien. De ne pas entendre les conseils de ses proches, de ne pas voir les voyants rouges qui s’allument suite à la mauvaise direction prise.
C’est la peur de devoir affronter ses responsabilités, de ne pas comprendre le chemin que la vie veut nous faire emprunter.
Cela impose de savoir se remettre en question régulièrement et de s’adapter en permanence. Un homme franc est celui qui ne s’illusionne pas sur lui-même. Il sait de quoi il est capable mais connaît également ses limites.
L’objectif n’est pas d’être parfait mais de se battre chaque jour pour être vrai. Vrai dans notre attitude, dans nos regards, dans nos actes et nos pensées.
Dans une société du paraître où tout semble être couvert d’un masque, tend donc l’oreille, écoute cet appel à être franc et n’oublie pas cette exhortation de Rudyard Kipling :
“Si tu peux supporter d’entendre tes paroles travesties par des gueux pour exciter des sots, et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles sans mentir toi-même d’un mot…Tu seras un homme mon fils !”
Une action : Prendre un temps pour voir dans quelle situation je ne suis pas vrai avec les autres ou avec moi-même. Puis travailler dur pour réussir à faire tomber le masque.
