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La saine colère existe-t-elle vraiment ?

“Gueule un coup, ça ira mieux !”, “La colère est mauvaise conseillère” : ces adages contradictoires signifient-t-ils que la colère n’est qu’un petit travers à accepter pour se soulager ou un ennemi à repousser ? Ou serait-ce plus complexe ?

Qui aime bien, châtie bien

La colère peut être l’expression nécessaire d’un sentiment intérieur pour faire prendre conscience à l’autre de sa faute, de son erreur, des conséquences de ses actes.

Si en tant que père, tu te mets en colère envers ton fils qui a tapé sa sœur, ce n’est pas seulement parce qu’il lui a fait mal, mais par amour pour lui. Pour qu’il prenne conscience que son comportement n’est pas adapté et qu’il ne doit pas devenir un garçon puis un homme violent.

La colère peut montrer à l’autre la réalité de la blessure qu’il vient de nous infliger. C’est une expression quasi instinctive. Qui ensuite s’apaisera et ouvrira la voie au pardon, chacun ayant pris conscience du ressenti de l’autre. Elle “peut être à la fois utile et efficace, lorsqu’elle vise exclusivement des comportements chez autrui, et nullement la personne” selon le psychologue Salomon Nasielski. 

Ne pas montrer sa colère peut entraîner une accumulation de frustrations et au final, une explosion au mauvais moment, au mauvais endroit. La colère doit être exprimée envers la bonne personne et dans la bonne situation. Attention à ne pas faire payer à d’autres la frustration engrangée ailleurs. 

Se mettre en colère avec discernement

La colère reste cependant une émotion dangereuse qui doit être maniée avec prudence. Il faut juger avec rigueur de la situation et si elle est nécessaire, pertinente et constructive.

Elle doit également être tempérée dans son expression. Ton de la voix, volume des décibels, gestes, etc. Une colère saine n’autorise pas tout. Son expression légitime n’empêche pas la maîtrise de soi. Saint Thomas d’Aquin écrit en ce sens : “Nous ne sommes pas responsables des sentiments qui montent en nous. L’important, c’est d’apprendre à les domestiquer, à ne pas se laisser dominer par eux.

Si la colère peut servir la justice, elle reste un moyen : “La colère est nécessaire ; on ne triomphe de rien sans elle, si elle ne remplit l’âme, si elle n’échauffe le cœur ; elle doit donc nous servir, non comme chef, mais comme soldat.” Aristote

Dehors les tièdes

La colère implique de sortir de sa zone de confort, de montrer le bouillonnement intérieur de ses sentiments. Mais il vaut mieux une saine expression de cette colère justifiée, que d’être toujours  de marbre. Combien peut apparaître fade celui qui ne dit pas un mot plus haut que l’autre !

“La colère est le propre de l’homme qui reste debout. Elle empêche d’être laminé. “, Patrick Amine

Si la colère symbolise souvent une perte de son sang-froid , elle peut aussi caractériser la générosité d’un cœur noble qui refuse l’injustice sous ses yeux, qui refuse de se taire. Dans un monde bruyant, il apparaît pourtant mal vu de parler trop fort, d’exprimer en public son désaccord, de dire tout haut ce que chacun pense tout bas. Il y a trop souvent dans le métro ou dans la rue, une scène choquante,  et les passants ou les passagers qui baissent les yeux. 

Il faut choisir : apparaître calme mais lâche ou bouillonnant mais juste ?

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Honneur aux vaincus

Face à l’ennemi ou à un adversaire, le combat est nécessaire et la colère devient une expression naturelle lorsque la bataille fait rage.

Estimer son adversaire n’est pas ignorer sa nuisance. Il n’est pas question d’angélisme ou de pacifisme extrême. Il faut savoir être dur et vrai. Combattre ce qui nous semble mauvais chez l’autre. Non pas l’homme mais son action.

La colère dans ce cas n’empêche pas le respect : “L’estime d’un adversaire loyal est vertu de civilisé”, écrit Rémi Fontaine.

Prenez garde à la colère de l’homme patient ”, John Dryden

En cas d’affrontement, la colère est une expression visible pour l’autre. C’est avouer franchement son ressenti. Il est alors bien plus louable d’avoir un adversaire exprimant clairement sa colère et donc ses positions plutôt qu’un opposant fuyant, louvoyant, fourbe.

Une saine colère devient alors acte de franchise et d’honnêteté. Ta force d’âme se reconnaîtra à la maîtrise de ta colère, à son expression juste et équilibrée.

Alors oui, gueule un coup, mais ne sois pas rancunier : Si tu peux être dur sans jamais être en rage…

Une action : Ose exprimer ta colère à la prochaine occasion où elle sera légitime afin d’éviter une frustration souvent difficile à gérer ensuite et qui risque d’envenimer ta relation avec l’autre.

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